Prier en tout temps
et ne pas se décourager
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : `` Il y avait
dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les
hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander :
“Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit
: “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve
commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus
sans cesse m’assommer.” ``Le Seigneur ajouta : `` Écoutez bien ce que dit ce
juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient
vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite,
il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il
la foi sur la terre ?
RENDS-MOI JUSTICE
Persévérance
Jésus n’a pas peur de nous donner un exemple assommant de
persévérance ! Car notre plus grand défaut n’est pas d’assommer Dieu de nos
prières, mais bien trop souvent de l’oublier. Nous nous désolons trop souvent
de nos faiblesses, et nous baissons les bras trop vite. Car derrière cette
ferme volonté de ne pas lâcher prise, c’est bien l’espérance qui va jaillir.
Saint Paul, dans la lettre aux Romains, les invite à cheminer de la foi à
l’amour en passant par la persévérance et l’espérance… « Jésus Christ, a donné,
par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous
mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.
Bien plus, nous mettons notre fierté dans la détresse
elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la
persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance
; et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos
coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ». (Rm 5, 2-5)
Combien de missionnaires ont vécu cette longue persévérance
au cours de leur ministère ? Annoncer sans voir tout de suite le résultat, mais
en ayant foi que ce qui est semé, parfois au prix des larmes et du sang,
portera un fruit immense. Comment ne pas rendre grâce pour ces Églises d’Asie,
d’Afrique et d’Amérique qui sont nées de la persévérance des martyrs ? La
longue litanie des martyrs du Vietnam, du Japon, de Chine, de l’Ouganda, du
Canada… Foule immense des saints qui ont offert leur vie pour que le salut soit
donné au monde entier. N’oublions pas aussi que notre Église en France s’est
construite sur ces vies offertes. À Lyon, les OEuvres Pontificales
Missionnaires sont nées à proximité du lieu des martyrs de sainte Blandine,
saint Pothin et de leurs compagnons. Sans risquer le supplice de la croix, nous
pouvons demander aussi cette grâce de la persévérance, car les croix peuvent
être de toutes sortes aujourd’hui.
Trouvera-t-il la foi ?
Question redoutable, surtout dans notre société sécularisée
et comme paralysée par le consumérisme et un humanisme déconnecté du plan
divin. On a beau tourner les statistiques dans tous les sens, le nombre de
baptisés, plus encore que le nombre de prêtres, révèle l’effondrement de la
présence de l’Église. Et ne disons pas trop vite que la quantité a laissé place
à la qualité, c’est faire fi justement de tous les témoins qui nous ont
précédés… Justement, cette réalité, pour douloureuse qu’elle soit, doit être un
encouragement à relever les manches, à faire phosphorer nos intelligences, à
user nos genoux en priant, à fatiguer nos cordes vocales en louant et
annonçant… bref, à ne pas nous endormir, mais à retrouver cette grâce des
premiers disciples, à faire de notre journée quotidienne une occasion de
mission.
Pistes pour méditer les évangiles des dimanches du mois
missionnaire mondial
Extrait du livret d’animation : Mois Missionnaire
octobre 2019
Pour méditer
· L’Évangéliste
nous dit pourquoi Jésus raconte cette parabole : pour montrer aux disciples
qu’il faut prier sans se décourager. Peut-être s’était-il aperçu qu’ils avaient
du mal à persévérer dans la prière. Est-ce qu’il m’arrive parfois, moi aussi,
de me décourager dans ma prière ? Pourquoi ?
·
« Le juge sans justice » : pour le peuple d’Israël, c’est l’exact contraire de
Dieu ; en effet, Dieu est celui qui écoute toujours le cri de la veuve, de
l’orphelin et de l’étranger, c.-à-d., des plus pauvres, faibles et
marginalisés.
·
Jésus nous lance une provocation : si le juge sans justice exauce enfin la
veuve, voulez-vous que Dieu ne vous écoute pas ? D’autant plus que pour Dieu
vous n’êtes pas quelqu’un qui vient « sans cesse l’assommer », mais « ses élus
», ses enfants qu’Il aime sans limite. C’est pourquoi nous ne devons pas nous
décourager.
·
« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » A
quoi se réfère-t-il Jésus ? La question profonde que Jésus pose à ses disciples
est peut-être celle du visage de Dieu pour eux : un juge sans justice ou un
Père qui les aime ? Et pour moi, quel est le visage de Dieu ?
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