Voilà
une histoire que j’ai trouvé très inspirante et que j’ai traduite pour vous:
l »histoire du pêcheur et de l’homme d’affaires ou « qu’est-ce que j’y gagnerai ? Cet
article a été écrit à l’origine pour EcoloInfo.
Un jour, un pêcheur se reposait
tranquillement sur une plage magnifique avec sa canne à pêche plantée dans le
sable et sa ligne solitaire tendue dans une eau bleue magnifique. Il se
prélassait dans la chaleur de l’après-midi et attendait d’attraper un poisson.
A
ce moment- là, un homme d’affaires vint sur la plage, essayant de décompresser
de sa journée de travail stressante. Il remarqua alors le pêcheur assis sur la
plage et décida de trouver pourquoi ce dernier pêchait au lieu d’aller
travailler pour lui et sa famille.
« Vous n’allez pas attraper beaucoup de poissons de cette
manière » dit l’homme d’affaires au pêcheur « vous devriez travailler au lieu
de vous reposer sur la plage ».
Le
pêcheur regarda l’homme d’affaires, sourit et lui répondit: « Et qu’est-ce que
j’y gagnerai? »
«
EH bien, vous pouvez utiliser de plus grands filets et attrapez plus de poissons!
» répliqua l’homme d’affaires.
«
Et qu’est-ce que j’y gagnerai ? » répondit le pêcheur, toujours souriant.
L’homme
d’affaires répondit: « Vous feriez beaucoup d’argent et vous seriez en mesure
d’acheter un bateau qui résulterait par de plus grosses prises de poissons ».
«
Et qu’est-ce que j’y gagnerai ? » répondit le pêcheur à nouveau.
L’homme d’affaires commença à être de plus en plus irrité
par la question du pêcheur.
«
Vous pouvez acheter un bateau encore plus gros, embaucher des gens qui
travaillent pour vous » dit-il.
«
Et qu’est- ce que j’y gagnerai ? » répéta le pêcheur.
L’homme
d’affaires se mit en colère « Ne comprenez-vous pas? Vous pouvez agrandir votre
flotte de bateaux de pêche, parcourir le monde entier et laisser vos employés
attraper du poisson pour vous! ».
Encore
une fois, le pêcheur demanda, « Et qu’est-ce que j’y gagnerai? »
L’homme
d’affaires devint fou de rage et cria sur le pêcheur: « Ne comprenez- vous pas
que vous seriez si riche que vous n’auriez plus à travailler de votre vie! Vous
pourriez alors passer le reste de votre vie assis sur la plage à regarder le
coucher du soleil. Vous n’aurez plus à vous préoccuper du monde! ».
Le
pêcheur, toujours souriant, le fixa, acquiesça et dit « Et à votre avis que
suis-je en train de faire maintenant? »
Il
regarda alors le coucher du soleil, avec sa ligne dans l’eau, sans se
préoccuper du monde.
Quand j’ai lu cette histoire, j’ai eu envie de la
partager avec vous!
Selon
moi, cette histoire n’invite nullement à la paresse ou à l’oisiveté, ni à critiquer
le travail, c’est une histoire qui pose d’abord la question de la finalité et
du sens! Le pourquoi du comment! A quoi sert ce que je fais? Pourquoi je le
fais? C’est inspirant sur plusieurs points.
1°) Pourquoi faire un long détour pour être heureux?
Cette histoire soulève des questions: mais pourquoi prendre le chemin long? Pourquoi
faire un détour? Pourquoi se compliquer la vie? Pourquoi attendre d’être
heureux? En effet, parfois, nous pouvons perdre de vue la
finalité et nous accrochons à des idées ou des images (« il faut être riche
pour avoir réussi sa vie », certains diront même de posséder des montres, des
voitures de marque spécifiques). Ainsi le pêcheur n’attend pas toute une vie
pour faire ce qu’il peut déjà faire! Et surtout il
suit son chemin et pas celui que les autres ont tracé pour lui.
Je
repense donc au témoignage d’une jeune mère qui se rendait compte qu’elle
passait son temps à gagner du temps, dans l’optique de passer plus de temps
avec ses enfants et son mari. A ces moments- là, contradiction, elle devenait
indisponible à sa famille. Vivre simplement? En tous cas, toujours avoir la finalité à l’esprit!
2°) Avoir plus, mais pourquoi faire?
L’homme
d’affaires propose au pêcheur d’en avoir plus, mais pourquoi faire? Plus
d’argent, plus de bien matériel? En
avoir plus, est-ce une finalité ou juste un moyen? Un moyen et
pour faire quoi? Par ses questions répétitives, le pêcheur permet de révéler la
finalité, que nous confondons souvent avec les moyens. Alors moyens ou
finalités? Parfois perdus entre ces deux notions, nous nous égarons et avançons à reculons.
3°) Qu’est ce qui m’apporte réellement du bonheur?
Le
pêcheur se contente de sa plage, de son activité de pêche. Vivre simplement, c’est aussi savoir vivre dans
le contentement*,
de savoir se satisfaire de choses simples, petites (« Small is
beautiful ») et disponibles (un sourire, un coucher de soleil, une belle
plage, le plaisir d’attendre… sa famille, ses amis,… ), de s’accepter soi-même
(« personne d’autres ne me dicte la manière dont je devrais être heureux»), de
ne pas remettre son bonheur à des choses extérieures (la météo, le hasard,
etc…).
« État d’une personne contentée, sentiment
intérieur, profond et durable de celui qui a ses désirs comblés. Éprouver un
grand, un profond, un entier contentement; un contentement intérieur, du
cœur. »
4°) Sais-je respecter quelqu’un de différent?
Dans
cette histoire, l’homme d’affaires porte un préjugé sur le mode de vie du
pêcheur qu’il estime moins «
efficace », moins « technologique », moins « économique » … ce
qui l’agace par ailleurs. Il aimerait que le pêcheur adopte son mode de vie qui
lui semble « supérieur ». Cela n’est pas sans rappeler notre Histoire où
certains ont imposé leur mode de vie par la force (symbolisé récemment par le
film d’animation Avatar, comme l’explique Matyas). Ainsi ont été victimes les
peuples premiers de notre planète, car leur mode de vie a été considéré
inférieur ou gênant alors qu’ils sont parfois bien
plus « riches », plus « avancés », plus « développés » intérieurement
en terme de sens, de sagesse, de spiritualité, de culture. Et si l’homme
d’affaires se « contentait » que d’autres puissent vivre
différemment?
Et vous, que vous inspire cette histoire?
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