Il était près de onze heures. Un flocon de neige s 'était égaré. Il avait froid, il était seul.Il échoua sur le palier d'une église. Qu'y avait-il à l'intérieur ? Flocon était curieux mais il renonça à entrer, les portes étaient closes. Il se cacha dans une corniche et s'endormit.
Vers minuit, un vent violent, intensifié par la volée des cloches, réveilla le pauvre flocon et le poussa, sans qu'il puisse offrir la moindre résistance, vers la porte de l'église.
Au même moment, un petit garçon entrait. Flocon de neige pénétra dans l'église. Le choeur venait tout juste d'entonner le Minuit Chrétien. Il fut tour à tour consterné et ébloui. Des lumières, des fleurs partout; il se croyait au paradis. Il avait chaud; terriblement chaud. Peu importe, il était heureux. Les sueurs perlaient sur son front, il avait chaud, chaud...
Soudain, il vit des formes s'avancer vers lui. Des enfants en robe longue portaient un adorable poupon. Avec le peu de force qu'il lui restait, il se rendit au-dessus de la tête du bébé. Épuisé, il se posa sur son front, il savait sa fin prochaine, mais le bonheur qu'il éprouvait était plus grand que celui des plus belles rafales de sa courte existence.
Parvenu au pied de l'autel, une gentille petite fille s'approchait spontanément pour baiser l'Enfant Dieu. Elle y trouva une goutte d'eau qui sanglotait. Elle la prit dans ses mains et l'apporta avec elle. Elle gardait pour toujours le symbole de la joie; joie innocente et pure, victime d'un bonheur trop grand.
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