« Un
geste simple de générosité peut parfois
changer une vie entière. »
Au début
de ma première année de lycée, je me souviens avoir remarqué un élève de ma
classe qui rentrait de l’école. Il était lourdement chargé de livres. Je me
souviens avoir pensé : « Mais pourquoi ramène-t-il tellement de
livres à la maison un vendredi ? ». Comme je passais près de lui, un
groupe de jeunes commençait à l’insulter. Puis, ils le firent trébucher ;
ce qui eut pour effet de faire voler ses livres.
Secoué, il releva lentement la tête
et je vis alors une tristesse profonde sur son visage. Alors que les voyous
s’éloignaient dans une totale indifférence, je me suis approché rapidement pour
ramasser ses livres. En les lui remettant, j’ai essayé de le consoler en
disant : « Ces gars-là sont vraiment des imbéciles ». Il m’a
remercié poliment. Il semblait vraiment soulagé d’être débarrassé de ces
voyous. Je lui ai alors demandé où il allait. Il rentrait chez lui. Et j’ai alors
appris que nous étions presque voisins. Surpris, je lui ai donc demandé
pourquoi je ne l’avais jamais vu avant. Il m’a alors expliqué qu’il venait de
déménager. Nous avons parlé tout le chemin du retour. Il s’est avéré être un
gars assez cool. Je lui ai donc demandé s’il voulait jouer au football le
lendemain avec mes amis. Il a accepté immédiatement en me disant que son nom
était Pierre et en me demandant le mien.
Le lundi matin suivant, j’ai
rencontré mon nouveau voisin qui retournait à l’école avec la même grosse pile
de livres. Je lui ai dit : « Pierre, tu finiras par avoir de gros
muscles à trimbaler comme ça des livres si lourds ! » Il a bien ri et
m’a passé la moitié de ceux-ci. Au cours de mes années de lycée, nous sommes
devenus les meilleurs amis du monde. Pierre était un élève vraiment très
intelligent. Il voulait devenir un grand scientifique. Je l’agaçais souvent en
lui disant qu’il n’était qu’un « nerd » ! Je savais que nous
serions toujours amis et que les sourires ne seraient jamais un problème.
À la cérémonie de remise des
diplômes, Pierre devait préparer un discours puisqu’il était devenu le
représentant des étudiants. Le grand jour venu, je voyais bien qu’il était très
nerveux. Pour le calmer, je lui ai dit amicalement : « Ne t’inquiète
pas, tu as toujours été habile pour parler en public ! » Il m’a
regardé avec une profonde gratitude et m’a remercié. Arrivé devant le
microphone, il a commencé nerveusement son discours en disant : « La
cérémonie de remise des diplômes est le moment idéal pour remercier tous ceux
qui nous ont aidé et soutenu pendant nos études : nos parents, nos
professeurs et aussi nos amis. Je suis ici pour vous dire qu’offrir son amitié
à quelqu’un peut changer sa vie. Voici pourquoi je suis certain de cette
affirmation… »
J’ai alors été vraiment très surpris
de l’entendre raconter notre première rencontre, c’est-à-dire la scène où des
voyous l’ont rudoyé. Et j’ai été totalement estomaqué lorsqu’il a mentionné que
ce vendredi-là, il avait planifié de se suicider. C’est la raison pour laquelle
il avait vidé son casier et apporté tous ses livres, ceci afin que sa mère ne
soit pas obligée de le faire après son décès. Il m’a regardé dans les yeux et
m’a fait un grand sourire, puis il a dit : « Heureusement, j’ai été
sauvé par quelqu’un qui allait devenir mon meilleur ami ». Ses parents me
souriaient émus avec le même regard de gratitude que Pierre avait eu juste
avant son discours. Je n’avais jamais réalisé l’importance de ce qui avait été
pour moi un petit geste d’entraide pour quelqu’un qui semblait en avoir bien
besoin.
« Les amis
sont des anges qui nous remettent sur nos pieds lorsque nos ailes
ne savent plus comment voler. »
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