jeudi 17 janvier 2013


L’espérance 

La foi que j’aime le mieux,  dit Dieu, c’est l’espérance. La foi, ça ne m’étonne pas, ça  n’est pas étonnant. J’éclate tellement dans ma création.

Mais l’espérance, dit Dieu,  voilà ce qui m’étonne. Ça c’est étonnant, que ces pauvres enfants voient comment tout ça se passe et qu’ils croient que demain ça ira mieux, qu’ils voient comment ça se passe  aujourd’hui et qu’ils croient  que ça ira mieux demain  matin. Ça c’est étonnant et c’est bien la plus grande merveille de notre grâce. Et  j’en suis étonné moi-même.

Il faut, en effet, que ma grâce soit d’une force incroyable, et qu’elle coule d’une source et comme un fleuve inépuisable.

La petite espérance s’avance entre ses deux grandes sœurs, et on ne prend seulement pas garde à elle. Sur le chemin du salut, sur le chemin charnel, sur le chemin raboteux du salut, sur la route interminable, sur la route entre ses deux sœurs, la petite espérance s’avance. C’est elle, cette petite, qui entraîne tout. Car la foi ne voit que ce qui est.

Et elle, elle voit ce qui sera. La charité n’aime que ce qui est, Et elle, elle voit ce qui  sera.

La foi voit ce qui est dans le temps et l’éternité.

L’espérance voit ce qui sera dans le temps et l’éternité. Pour ainsi dire dans le futur de l’éternité même.

Charles Péguy

SOURCE:WEB

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