jeudi 13 juin 2013


Courriel
                À Saint-Antoine de Padoue

Cher saint Antoine, pourquoi le chiffre 13 est-il lié à votre mémoire?

N’est-il pas le chiffre malchanceux par excellence?

 Un ami superstitieux.

Cher ami, le chiffre 13 est lié à ma mémoire tout simplement parce que je suis mort aux portes de Padoue et que je suis entré en vie éternelle le 13 juin de l’an 1231. Voilà l’explication toute simple. Mais je veux prendre le temps de t’expliquer un peu plus longuement pourquoi, seul de tous les saints, un chiffre est attaché à mon nom.

Il y a plusieurs chiffres qui possèdent un sens symbolique : dans l’univers religieux, la Bible identifie le chiffre 3 à la personne de Dieu (les 3 invités mystérieux d’Abraham au chêne de Mambré), le chiffre 7 à la perfection (les 7 jours de la Création), le chiffre 12 au peuple d’Israël (les 12 tribus, les 12 juges, les 12 apôtres choisis par le Christ) et le chiffre 40 à la purification (les 40 ans de peuple hébreux au désert avec Moïse, les 40 jours de jeûne du Seigneur au début de son ministère).

Mais pourquoi, moi, Antoine, le seul de tous les saints, j’ai un chiffre identifié à mon nom? Ce n’est certainement pas parce que j’ai cherché. De mon propre chef, je ne serais jamais parti sur les routes pour prêcher l’Évangile et la justice comme je l’ai fait : il a fallu que j’y sois forcé, et je n’y ai consenti que lorsque François D’Assise m’en a donné l’autorisation, `` pourvu que je n’éteigne pas en moi l’esprit de prière et de dévotion`` m’a-t-il écrit.

Or, le Seigneur m’avait fait le don de la parole, et le charisme de toucher le cœur des gens. J’étais tendre pour les miséreux, accueillent pour les enfants, miséricordieux pour les pécheurs repentants mais implacable pour les exploiteurs des pauvres. J’ai demandé sans cesse, non seulement de respecter la justice voulue par Dieu, mais de faire voter des lois pour défendre les droits des pauvres. À la fin de ma vie, je me suis attaché à Padoue, parce que cette ville avait été la première à voter des lois en ce sens.

C’est pourquoi, le peuple, presqu’entièrement pauvre en mon temps, s’est tant attaché à moi : au point que je suis devenu pour eux``IL SANTO`` ``le Saint``, comme s’il n’y avait eu que moi qui ait été vrai disciple du Christ. Ils se sont plu à me gratifier de bien des honneurs, même de celui de m’attribuer un chiffre, un peu comme les grandes vedettes du sport sont identifiées au numéro du gilet qu’ils portent pour leur équipe. Je suis devenu pour eux, comme le treizième apôtre.

Quant à la malchance attribuée au chiffre 13, cela date de beaucoup plus tard et c’est venu du monde anglo-saxon. Moi, je  ne peux pas être superstitieux, car je fais confiance au Seigneur, qui n’a rien créé en ayant de la haine dans le cœur, pas plus les chiffres que ses enfants de la terre.

Paix et tout bien! Frère Antoine


Revue le Messager de Saint –Antoine Juin 2013

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