Dîner
de têtes.
Curieux rendez-vous de deux mondes qui ne
peuvent pas se rencontrer. Deux univers
condamnés à se côtoyer. Il n’y a pas de dialogue possible. Entre le pharisien et la pécheresse, il n’y
aura aucun signe, pas d’autre langage que celui de ce mur, toujours plus épais,
de l’ignorance et du mépris. Le pharisien discourt et cause, mais il ne pose
aucun geste concret (…) La femme ne dit pas un mot, mais elle parle en actes.
Que peuvent avoir de commun ces deux
personnages, dont l’un est un homme, l’autre une femme, l’un un fidèle, l’autre
une infidèle, l’un est un juste, l’autre une pécheresse, et pourtant l’un et
l’autre cachés derrière leurs contradictions apparentes ne sont que des
prisonniers, otages d’eux-mêmes, enfermées et verrouillés l’un dans son
personnage de pharisien, l’autre dans sa réputation de pécheresse.
C’est un repas où tout le monde est venu
masqué et déguisé ; c’est un dîner de têtes.
L’un et l’autre, l’un autant que l’autre, ont
besoin de s’en sortir.
La pécheresse le sait, le pharisien ne veut
pas le savoir. D’abord une parabole de Jésus va tenter de sortir le pharisien
de sa mort. La morale de la fable ( …) : celui qui aime le plus est celui à qui
on a pardonné davantage.
Avec la pécheresse, Jésus ne raconte pas de
parabole. Ce n’est pas son langage. Il vit une situation symbolique qui
renverse la morale de la parabole et qui devient ainsi : ``Tu es pardonnée
parce que tu as beaucoup aimé… ``
Jésus a bien été invité à la table du
pharisien. C’est écrit, mais il n’y a pas été reçu. Le pharisien n’a posé aucun
des rites de l’accueil, ni celui de laver les pieds de Jésus, ni celui du baiser,
ni celui du parfum… Jésus n’a pas été accueilli, il n’est pas entré chez le
pharisien parce que le pharisien n’a pas besoin de lui. Il est en règle, il n’a pas de dette, il ne
doit rien à personne, pas même à Dieu. Le
pharisien n’a invité Jésus que pour discuter et non pour aimer. Jésus n’est ni
reçu ni reconnu : `` Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette
femme… ``
Or précisément le prophète n’est pas celui qui
reconnaît le passé, le passé de cette femme, son péché, mais celui qui reconnaît
l’avenir, qui l’ouvre, qui le libère, el remet en mouvement. Le prophète n’est
pas juge du passé mais du futur : `` tes péchés te sont pardonnés…Ta foi t’a
sauvée…Va en paix. ``
catechisme.eklablog.com/la-femme-pecheresse-chez-simon-c19025825
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire