samedi 15 juin 2013

Dîner de têtes.

Curieux rendez-vous de deux mondes qui ne peuvent pas se rencontrer.  Deux univers condamnés à se côtoyer. Il n’y a pas de dialogue possible.  Entre le pharisien et la pécheresse, il n’y aura aucun signe, pas d’autre langage que celui de ce mur, toujours plus épais, de l’ignorance et du mépris. Le pharisien discourt et cause, mais il ne pose aucun geste concret (…) La femme ne dit pas un mot, mais elle parle en actes.

Que peuvent avoir de commun ces deux personnages, dont l’un est un homme, l’autre une femme, l’un un fidèle, l’autre une infidèle, l’un est un juste, l’autre une pécheresse, et pourtant l’un et l’autre cachés derrière leurs contradictions apparentes ne sont que des prisonniers, otages d’eux-mêmes, enfermées et verrouillés l’un dans son personnage de pharisien, l’autre dans sa réputation de pécheresse.

C’est un repas où tout le monde est venu masqué et déguisé ; c’est un dîner de têtes.
L’un et l’autre, l’un autant que l’autre, ont besoin de s’en sortir.

La pécheresse le sait, le pharisien ne veut pas le savoir. D’abord une parabole de Jésus va tenter de sortir le pharisien de sa mort. La morale de la fable ( …) : celui qui aime le plus est celui à qui on a pardonné davantage.

Avec la pécheresse, Jésus ne raconte pas de parabole. Ce n’est pas son langage. Il vit une situation symbolique qui renverse la morale de la parabole et qui devient ainsi : ``Tu es pardonnée parce que tu as beaucoup aimé… ``

Jésus a bien été invité à la table du pharisien. C’est écrit, mais il n’y a pas été reçu. Le pharisien n’a posé aucun des rites de l’accueil, ni celui de laver les pieds de Jésus, ni celui du baiser, ni celui du parfum… Jésus n’a pas été accueilli, il n’est pas entré chez le pharisien parce que le pharisien n’a pas besoin de lui.  Il est en règle, il n’a pas de dette, il ne doit rien à personne, pas même à Dieu.  Le pharisien n’a invité Jésus que pour discuter et non pour aimer. Jésus n’est ni reçu ni reconnu : `` Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme… ``

Or précisément le prophète n’est pas celui qui reconnaît le passé, le passé de cette femme, son péché, mais celui qui reconnaît l’avenir, qui l’ouvre, qui le libère, el remet en mouvement. Le prophète n’est pas juge du passé mais du futur : `` tes péchés te sont pardonnés…Ta foi t’a sauvée…Va en paix. ``

catechisme.eklablog.com/la-femme-pecheresse-chez-simon-c19025825





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