Il y a quelque chose de paradoxal dans la
célébration de la fête de Noël. Tant de richesses sont aujourd’hui déployées
dans notre monde pour commémorer la naissance d’un enfant, qui selon le récit
qu’en fait l’évangéliste Luc, s’est déroulée dans le dénuement le plus complet.
À en croire son témoignage, Joseph et Marie déposèrent leur enfant dans une
mangeoire. En plus, cette naissance seraient survenue lors d’un déplacement,
car Marie et Joseph devaient se rendre à
Bethléem eux qui habitait Nazareth. Cette naissance a sans doute dû passer
complétement inaperçue à cette époque.
Quel sens cette fête peut-elle avoir dans la société
laïque dans laquelle nous vivons? D’abord, pour les croyants cette fête révèle
quelque chose de Dieu. Le Dieu présenté dans les récits de la naissance de
Jésus est très éloigné du Dieu tout-puissant et punisseur auquel trop de gens
croient encore. Il est loin de la spiritualité présentée dans le célèbre Minuit
chrétien où il est écrit que l’Homme-Dieu descendit jusqu’à nous ``pour arrêter
le courroux`` du Père. Ce Père, tel qu’en parle ce chant, je ne le connais pas
et je ne veux pas le connaître. Cette spiritualité était en vogue au moment de
la création du Minuit chrétien par Adolphe Adam en 1847.
Les récits de la naissance présentent un Dieu qui se
fait présent à l’humanité à travers les signes de la pauvreté et de l’amour. Le
signe de la naissance de Jésus est centré sur l’humanité. La vie de Jésus porte
selon les évangiles la révélation de l’amour inconditionnel de Dieu pour
l’humanité. Son amour brise les frontières. Cela faisait dire à saint Augustin :``Il
n’en va pas de l’amour comme de l’argent. L’argent diminue à la mesure des
dépenses, mais l’amour, plus on en donne, plus il augmente.``
Il y a beaucoup d’amour à Noël. Les fêtes
familiales, le partage avec les démunis sont autant de réalités qui montrent
que Noël est le signe d’une présence qui nous dépasse. Il y a dans la nuit de
Noël un signe. Il révèle qu’il n’y a pas de nuit définitive. Au cœur de la nuit
des conflits, de la pauvreté et des injustices de toutes sortes le cœur de Dieu
se profile comme un appel à ce que les hommes et les femmes retrouvent le
chemin de l’amour, du pardon et de l’unité. En cela, Jésus ne fait pas
seulement indiquer le chemin,`` il est le chemin``. (Saint Augustin) Cette
tâche est toujours en recommencement, car nous sommes si lents à croire.
Revue Notre Dame Du Cap Décembre 2015
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