jeudi 17 décembre 2015

Noël pour une humanité meilleure

Il y a quelque chose de paradoxal dans la célébration de la fête de Noël. Tant de richesses sont aujourd’hui déployées dans notre monde pour commémorer la naissance d’un enfant, qui selon le récit qu’en fait l’évangéliste Luc, s’est déroulée dans le dénuement le plus complet. À en croire son témoignage, Joseph et Marie déposèrent leur enfant dans une mangeoire. En plus, cette naissance seraient survenue lors d’un déplacement, car Marie et Joseph  devaient se rendre à Bethléem eux qui habitait Nazareth. Cette naissance a sans doute dû passer complétement inaperçue à cette époque.

Quel sens cette fête peut-elle avoir dans la société laïque dans laquelle nous vivons? D’abord, pour les croyants cette fête révèle quelque chose de Dieu. Le Dieu présenté dans les récits de la naissance de Jésus est très éloigné du Dieu tout-puissant et punisseur auquel trop de gens croient encore. Il est loin de la spiritualité présentée dans le célèbre Minuit chrétien où il est écrit que l’Homme-Dieu descendit jusqu’à nous ``pour arrêter le courroux`` du Père. Ce Père, tel qu’en parle ce chant, je ne le connais pas et je ne veux pas le connaître. Cette spiritualité était en vogue au moment de la création du Minuit chrétien par Adolphe Adam en 1847.

Les récits de la naissance présentent un Dieu qui se fait présent à l’humanité à travers les signes de la pauvreté et de l’amour. Le signe de la naissance de Jésus est centré sur l’humanité. La vie de Jésus porte selon les évangiles la révélation de l’amour inconditionnel de Dieu pour l’humanité. Son amour brise les frontières. Cela faisait dire à saint Augustin :``Il n’en va pas de l’amour comme de l’argent. L’argent diminue à la mesure des dépenses, mais l’amour, plus on en donne, plus il augmente.``

Il y a beaucoup d’amour à Noël. Les fêtes familiales, le partage avec les démunis sont autant de réalités qui montrent que Noël est le signe d’une présence qui nous dépasse. Il y a dans la nuit de Noël un signe. Il révèle qu’il n’y a pas de nuit définitive. Au cœur de la nuit des conflits, de la pauvreté et des injustices de toutes sortes le cœur de Dieu se profile comme un appel à ce que les hommes et les femmes retrouvent le chemin de l’amour, du pardon et de l’unité. En cela, Jésus ne fait pas seulement indiquer le chemin,`` il est le chemin``. (Saint Augustin) Cette tâche est toujours en recommencement, car nous sommes si lents à croire.

Revue Notre Dame Du Cap Décembre 2015 

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