samedi 6 mars 2021

ISRAËL - LE TEMPLE DE JÉRUSALEM À L’ÉPOQUE DE JÉSUS 28 janvier 2014 / par M. Richard LEBEAU

 

Construit par Salomon, selon la Bible, vers l’an 1000 avant notre ère, détruit en 87 av JC, reconstruit au Ve siècle lors du retour de l’Exil à Babylone et enfin embelli par Hérode au tournant de l’ère chrétienne, le Temple de Jérusalem est le centre de la vie religieuse et nationale, le cœur religieux d’Israël.

Aux yeux de tout juif, il est le lieu sur la terre où Dieu a élu résidence et d’où le flot de Sa bénédiction se déverse sur toutes les nations. Mais le Temple n’est pas qu’un lieu de prière, le Temple est un lieu de trafic commercial intense. Aux abords du Temple, une véritable cour des miracles faite d’une foule de mendiants, d’estropiés, d’aveugles et de mutilés, fait la manche. L’endroit s’y prête, ils savent que l’aumône est agréable à Dieu. Des marchands y déchargent leurs chameaux ou leurs ânes ; des porteurs et des commerçants, en quête de raccourcis, le traversent avec leurs troupeaux !

Le Temple est un gigantesque office de change. Du monde entier affluent drachmes et autres sesterces envoyés à Jérusalem par les juifs pieux de la Diaspora. En effet, tout israélite doit s’acquitter du didrachme auprès des prêtres du Temple. Mais frappé d’une effigie païenne, il doit être converti en shekel, la monnaie locale, vierge de toute mention païenne. De quoi faire vivre de nombreux comptables et autres changeurs percevant leurs taxes sur le change de monnaie pure … Le Temple est aussi un vaste chantier ouvert par le roi Hérode vers l’an 20 av JC. Sa construction ne sera achevée que quelques années avant sa destruction par les légionnaires de Titus en 70 de notre ère. Un chantier immense, l’esplanade du Temple couvre 144 000 mètres carrés, soit tout de même cinq fois la superficie de l’acropole d’Athènes et neuf fois celle de la basilique Saint-Pierre de Rome, sur lequel les blocs de pierre pèsent plusieurs tonnes. À l’activité des marchands et des changeurs, il faut donc ajouter celle des tailleurs de pierre, des menuisiers, des ouvriers spécialisés dans le travail de l’or, de l’argent et du bronze. Le fonctionnement du Temple fait, de plus, vivre les vendeurs de peaux d’animaux sacrifiés, et, en conséquence, de nombreux tanneurs et autres fabriquant de sandales, de la mégisserie.

On le voit, avant d’être un lieu de recueillement, le Temple est un endroit fort bruyant. L’activité religieuse du Temple exige un personnel nombreux : on compte 7 200 prêtres et 11 000 lévites. Toutefois seuls 300 prêtres et 450 lévites officient chaque semaine, à tour de rôle. Le Temple est le centre du monde : pour la Pâque, des juifs venus du monde entier s’y rencontrent. Des pèlerins aux riches vêtements de soie viennent depuis la lointaine Perse et raffinée. Ceux aux longues houppelandes arrivent d’Anatolie. Ceux aux robes noires et traînantes viennent de Babylone. Tout le monde a accès au Temple, même les juifs impurs comme les gentils peuvent accéder à l’esplanade. Au-delà, seuls les juifs purs sont admis sur la plate-forme supérieure. Une inscription bilingue, grecque et latine, le mentionne expressément. « Cette plate-forme permettait à son tour de parvenir à une zone d’un caractère de sainteté plus élevé encore : le portique des femmes. Toutes les célébrations communautaires se pratiquaient dans cette cour. Toute l’activité du Temple est sous le contrôle de l’autorité romaine : la forteresse Antonia, construite à l’angle nord-ouest de l’esplanade, abrite une garnison de légionnaires, prête à intervenir en cas de désordre. D’ailleurs, pendant les fêtes pascales le procurateur romain séjourne dans Jérusalem dans le palais d’Hérode, pour parer à tout début de rébellion. On les comprend, car les cérémonies imposent de nombreux mouvements de foule.

Richard Lebeau

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