Peut-être connaissez-vous moins bien son
histoire ?
La voici, en quelques mots…
Le scapulaire était, tout d’abord, une sorte de
tablier que les Moines mettaient par-dessus leurs vêtements pour éviter de les
salir lorsqu’ils allaient travailler aux champs. Par la suite cette sorte de
blouse devint une simple pièce d’étoffe, beaucoup plus longue que large qui,
munie d’une ouverture ronde pour passer la tête, descendait dans le dos et sur
la poitrine. La plupart des moines la portaient, entre autres les Pères Carmes.
Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ces religieux ? Cependant,
vous avez tous vu des images représentant sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus ! La petite Sainte appartenait à cet Ordre du Carmel,
et c’est pour cela que l’on dit qu’elle était Carmélite.
Or, vers le milieu du XIIe siècle, la Sainte Vierge
apparut à un Père Carme, du nom de Simon Stock. C’était un Anglais. On dit
qu’avant d’entrer au Carmel il se serait retiré, vers l’âge de 12 ans, dans une
épaisse forêt où il aurait vécu pendant vingt ans, logeant dans le tronc d’un
vieux chêne ! D’où son surnom de « Stock » qui, en anglais, veut
dire « tronc ». Quand la Vierge se présenta à lui Elle tenait en
main le scapulaire du Carmel. Le lui montrant Elle lui dit : « Voici
le privilège que je te donne, à toi et à tous les enfants du Carmel.
Quiconque mourra revêtu de cet habit sera sauvé ! »
C’était là une faveur inouïe ! Aussi les moines
ne se contentèrent pas d’en faire profiter leurs religieux et leurs religieuses
mais, avec la permission du Pape, ils l’étendirent à tous les chrétiens
qui la désireraient. C’est ainsi qu’aujourd’hui, sans être Carme, on peut, en recevant
officiellement le scapulaire, bénéficier de cette formidable promesse d’être
reçu au ciel si on porte l’habit de la Sainte Vierge et si on se conduit comme
un de ses enfants. La promesse va même plus loin et l’on pense que la Reine du
Ciel délivre les âmes des flammes du Purgatoire le samedi après leur mort, ce
jour étant particulièrement consacré à honorer la Mère de Dieu.
Il est donc très utile d’être reçu membre de la
confrérie du scapulaire et de porter fidèlement sur soi la médaille qui le remplace.
A l’heure de la tentation, sa vue nous rappellera que nous sommes
consacrés à la Sainte Vierge et, au cours de la lutte, notre « Maman
du Ciel » ne manquera pas de venir à notre aide.
* * *
Si la Vierge se plaît à préserver ainsi ses
enfants du péché qui souille l’âme, son scapulaire les aide aussi parfois
à retrouver la santé du corps… En voici un gracieux exemple puisé dans la
vie de saint Dominique Savio, le jeune élève de Don Bosco, mort à l’âge de
15 ans et grand serviteur de Marie.
C’était pendant les dernières grandes vacances que
le saint adolescent avait à passer sur la terre ; exactement le 12
septembre 1856. Il était encore auprès de Don Bosco à Turin, disant
gentiment à son maître que « les petits oiseaux sont toujours plus en
sécurité dans la cage que dehors… » ce qui le portait à raccourcir
volontairement son séjour en famille où il avait cependant six petits frères et
sœurs pour s’amuser !
Ce jour-là cependant, Dominique, averti
mystérieusement par la Sainte Vierge, alla trouver Don Bosco dans son bureau et
lui dit :
— Pourriez-vous me donner un jour
de congé ?
— Où veux-tu aller ? répondit le Saint tout
surpris.
— A la maison, Père.
— Et pourquoi faire ?
— Voir maman qui est malade… La Sainte Vierge veut
la guérir.
— Qui t’a dit que ta maman est malade ? On
t’a écrit ?
— Non, mais je le sais, répondit Dominique.
Don Bosco, qui connaissait les faveurs que son petit
élève recevait parfois du ciel, n’insista pas davantage.
— Eh bien ! va, lui dit-il. Voilà de l’argent
pour ton voyage.
Et Dominique partit pour Mondonio. En arrivant au
village, il rencontra son papa qui allait en hâte chercher le docteur.
— Où vas-tu ? demanda-t-il à son fils.
— Voir maman qui est malade.
— Qui te l’a dit ? Va chez grand-père… Maman ne
peut pas te recevoir maintenant, elle est trop fatiguée.
Et sans plus attendre, le père le quitta.
Dominique, poussé par une force mystérieuse, alla
droit à la maison de ses parents Quand sa mère l’aperçut elle
s’écria : « Mon pauvre petit, te voilà ! II ne fallait pas
venir ! Va vite chez nos voisins. Je t’appellerai plus tard, je suis trop
fatiguée ! »
Le jeune Saint fit comme s’il n’avait rien entendu…
Il s’approcha du lit, embrassa sa mère en la serrant très fort dans ses bras
puis lui dit « Au revoir, maman, je m’en vais… Je voulais seulement
t’embrasser ! »
Et Dominique quitta la chambre, non pas pour aller
chez les voisins, mais pour rentrer à Turin !
Dès que son enfant fut parti, la maman Savio se
trouva mieux et au bout de quelques instants toutes ses douleurs avaient
disparu !
Peu après le docteur arrivait. Il ausculta la malade
et ne trouvant pas la moindre trace de maladie, faillit se fâcher tout rouge
parce qu’on l’avait dérangé pour rien !
Le père Savio était aussi étonné que lui et ne
savait que dire. Ce fut la mère qui expliqua la visite de Dominique et le mieux
qu’elle avait ressenti dès son départ. Elle remarqua alors, sur sa poitrine, un
petit ruban vert auquel était suspendu un scapulaire de la Vierge. C’était sans
doute son fils qui le lui avait mis en l’embrassant et avait prié pour
elle ! Et la Madone avait fait le miracle.
C’était bien, en effet, ce qui s’était passé… car,
lorsque Dominique arriva à Turin et que Don Bosco lui demanda des
nouvelles de sa maman ; il répondit tout joyeux : « Elle est guérie !
Je lui ai pendu la Sainte Vierge au cou ! »
Six mois plus tard, alors que Dominique, très
malade, avait été transporté à la maison, l’enfant dit à sa
mère : « Tu te souviens, maman, de la Vierge que je t’ai mise au cou
quand tu allais si mal ? S’il y a d’autres mamans malades, il faudra
la leur prêter ; elle les guérira aussi… »
Et, après la mort du jeune Saint, le petit
scapulaire circula de malade en malade, opérant partout des merveilles. Une des
sœurs de Dominique, de qui l’on tient ces détails, fut guérie miraculeusement.
Hélas, la précieuse relique circula tellement qu’un
beau jour elle ne revint plus !
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