mercredi 20 octobre 2010

LA SAINTETÉ SELON SAINT FRANÇOIS

Un jour François d’Assise cheminait en compagnie de frère Léon au bord d’un torrent. S’étant arrêté pour se reposer, frère Léon regardait longuement l’eau. Elle bondissait sur les rochers, toute blanche et exultante avec de brefs éclats d’azur.

-François regarda frère Léon et vit de la tristesse sur son visage :

– Tu as l’air songeur, frère Léon, lui dit-il simplement.

– Ah ! Si nous pouvions avoir un peu de cette pureté... répondit Léon. Nous connaîtrions tous la joie folle et débordante de notre sœur l’eau.

Il y avait dans ces paroles une profonde nostalgie. Le regard de Léon fixait mélancoliquement le torrent qui ne cessait de fuir dans son insaisissable pureté.

Après un moment de silence. François posa à Léon cette question :

– Sais-tu, frère, ce qu’est la pureté du cœur ?

– Oui, lui dit Léon sans hésiter. C’est de ne pas avoir de fautes à se reprocher.

François observa un instant de silence... Puis il reprit :

– Alors je comprends ta tristesse. Vois-tu, on a toujours quelque chose à se reprocher. Toujours... À te préoccuper de la pureté de ton cœur, tu seras donc toujours triste... Il vaut mieux tourner ton regard vers Dieu : admire-Le ; réjouis-toi de ce qu’il est, Lui, toute pureté. Rends-lui grâce à cause de Lui-même. C’est cela, mon frère, avoir le cœur pur.

– Mais Dieu cependant, réclame notre effort et notre fidélité, fit observer frère Léon.

– Oui, c’est vrai répondit François. Mais la sainteté n’est pas un accomplissement de soi ; elle n’est pas une plénitude qu’on se donne à soi-même.

Elle est d’abord un vide que l’on découvre ; un vide que l’on accepte et que Dieu vient remplir dans la mesure où l’on s’ouvre à sa plénitude...

Ne te demande pas si tu es beau aux yeux de Dieu. Demande-toi seulement si tu es assez conscient de tes manques pour laisser Dieu venir faire chez toi sa demeure. Un tel cœur est à la fois dépouillé et comblé. C’est cela, la pureté, frère Léon.

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