Chers frères et sœurs, il y a, dans l’Évangile, des paroles
auxquelles nous ne prêtons peut-être pas assez attention : ce sont celles que
la Très Sainte Vierge Marie a prononcées.
Elles sont, comme vous savez peu nombreuses, au nombre de
sept.
Exception faite pour l’une d’entre elles, elles ne
comportent que peu de mots, mais elles sont tellement riches de sens qu’on a pu
les définir comme de véritables «``condensés de vie spirituelle ``. Je pense
que nous pourrions tirer un grand profit spirituel à les méditer.
Deux de ces paroles mariales s’adressent à l’Ange, deux à
Élisabeth, deux à Jésus et une aux serviteurs des Noces de Cana.
En m’inspirant du très beau et très profond commentaire que
Saint Bernardin de Sienne nous a laissé à leur sujet, je vous invite, à
regarder ces sept paroles de la Vierge comme autant de flammes d’amour, chacune
exprimant cet amour sous un aspect particulier.
La Première Parole de
Marie : `` Comment cela se fera-t-il, je connais point d’homme ``.
C’est la vive flamme de l’amour qui sépare. Il y a là, pour
nous, un enseignement particulièrement clair et qui est une des exigences
fondamentales de la vie spirituelle à savoir qu’on ne peut entrer à fond dans
l’Amour de Dieu, dans une communion intime avec Lui, sans accepter à fond
toutes les séparations.
Autrement dit : pour que Dieu règne à l’aise dans notre
cœur, rien ne doit l’encombrer.
C’est la raison pour laquelle Jésus nous demande instamment
de nous détacher de tout et principalement de nous-mêmes, `` si quelqu’un veut
être mon disciple, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et me suive
``.
L’amour divin, il ne faut jamais l’oublier est total ; c’est
un feu consumant qui ne laisse rien subsister. Quand on a ainsi renoncé à tout
ce que l’on a et à tout ce que l’on est, l’amour triomphe et il est
transformant.
C’est ainsi qu’il faut comprendre La Deuxième Parole de Marie à l’Ange : `` Voici la Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta
parole ``.
C’est la vive flamme de l’amour qui transforme et ça va
beaucoup plus loin que l’amour qui consent, car le consentement pourrait n’être
que sur un point.
Mais Marie ne dit pas seulement : j’accepte ceci ou cela,
Elle se livre au plein gré de l’action divine, ayant parfaitement bien saisi
que le mystère de sa Maternité Divine c’est une transformation qui prend son
être totalement.
L’Esprit-Saint, dès lors, peut survenir en Elle et le Verbe
de Dieu peut s’incarner en son sein virginal pour la plus grande Gloire de Dieu
et pour le salut des hommes.
Notre existence, frères et sœurs, prend une toute autre
allure quand à l’exemple de Marie et en communion d’âme avec Elle, nous nous
livrons à l’action de l’Esprit-Saint, quand nous lui laissons la liberté de
nous transformer selon son bon plaisir…
Alors, quand il y a cela, je veux dire quand le cœur est
complètement transformé, la vive flamme de l’amour qui brûle en lui peut se
communiquer.
C’est ce qui advint lorsque Marie, lors de sa Visitation,
salua sa Cousine Élisabeth à la manière dont on se disait bonjour chez les
Juifs : `` La Paix soit avec Toi `` : c’est La Troisième Parole de Marie. Il y eut alors comme une transfusion
d’amour entre le Cœur de Marie et celui d’Élisabeth, à tel point que l’enfant
que cette dernière portait en elle en fut lui-même envahi et en tressaillit
d’allégresse.
Il y a là pour nous, frères et sœurs, concernant l’action
apostolique qui doit être la nôtre, une leçon de la plus haute importance, mais
trop oubliée, hélas ! De nos jours. On fait remarquer souvent que l’on est
apôtre non pas d’abord par ce que l’on dit ou par ce que l’on fait, mais par ce
que l’on est.
Oui, mais quelle transformation en Dieu ne faut-il pas pour
que cela soit vrai, pour que nos moindres gestes, paroles, actions, actes (un
sourire par exemple) apportent l’amour de Dieu…
On ne dira jamais assez, frères et sœurs, l’efficacité
apostolique d’une âme qui est entièrement vidée de l’humain et par conséquent
remplie de divin, d’une âme toute donnée à Dieu par Marie !
Elle peut rayonner et donner le Christ sans même en avoir
conscience.
Elle n’a pas à se soucier d’ailleurs des effets de ses
paroles ou de ses actions…
Il suffit qu’elle se soucie d’être de plus en plus possédée
par l’amour divin et Dieu fait le reste ; c’est Lui qui se communique et change
les cœurs.
Et cela c’est bien autre chose, infiniment autre chose que
de chercher à faire du bien ; c’est le Soleil Divin de Lumière, d’Amour, de
Paix qui rayonne et qui réchauffe.
La Quatrième Parole
de Marie : `` Le Magnificat ``.
C’est la vive flamme de l’amour qui jubile.
Ce qui étonne dans cette parole, c’est sa longueur, alors
que les six autres paroles sont très brèves.
Saint Bernardin de Sienne explique cela en disant que
lorsqu’il s’agit de jubiler la Sainte Vierge a voulu que nous sachions que
cette jubilation devait se développer sans fin. Cette quatrième parole est la
conséquence de la troisième : l’amour qui rayonne et se communique produit des
merveilles ; il exulte et il chante.
Marie chante son propre bonheur, Elle chante surtout son
action de grâce au Seigneur qui fait des merveilles pour Elle et pour nous.
Quand l’amour divin règne dans un cœur, il le fait exulter
car la joie est fille de l’amour.
La Cinquième Parole
de Marie a été prononcée après les trois jours d’absence de Jésus et son
recouvrement au Temple.
C’est l’amour des retrouvailles, de l’inquiétude qui
s’apaise : `` Mon enfant pourquoi avoir agi ainsi envers nous ? ``
Marie nous rappelle par là que le Seigneur est toujours
déroutant ; Il n’avertit pas quand Il prend d’autres routes que celles que nous
avions prévues et désirées.
Que de pourquoi sans réponse dans notre existence !
Jésus veut que nous lui fassions une absolue confiance.
Les deux dernières paroles de Notre-Dame ont été prononcées
aux Noces de Cana.
La Sixième Parole de
Marie : `` Ils n’ont plus de vin ``.
C’est la vive flamme de l’amour qui compatit.
Marie se préoccupe des autres, Elle se penche sur toutes les
misères, sur celles du corps, mais plus encore sur celles du cœur, surtout si
ces dernières sont le résultat du péché, lequel péché prive du vin de la noce,
c’est-à-dire de la joie de l’amour divin.
Dans le cœur qui aime ardemment, Jésus inculque toujours sa
pitié et sa tendresse.
A nous de nous préoccuper de tous ceux qui ont besoin de
notre secours, de notre affection de nos conseils et de nos prières.
La Septième Parole de
Marie est la consigne que Marie a donné aux serviteurs : `` quoiqu’il vous
dise, faites-le ``.
C’est la vive flamme de l’amour qui consomme en perfection,
qui parvient à son achèvement lequel consiste à ne plus faire qu’un seul cœur,
une seule volonté avec le Seigneur.
Ce qui a fait son bonheur à Elle, Marie veut nous
l’enseigner.
Comme Elle a toujours uni totalement sa volonté à celle de
Dieu, Elle veut que nous vivions comme Elle, avec Elle et en Elle, tout ce que
l’amour divin nous demande instant par instant.
Telles sont chers frères et sœurs, Les Sept Paroles que
l’Esprit-Saint, a bien voulu nous communiquer par la bouche de Marie, sa fidèle
Épouse.
Elles sont comme toutes les autres paroles de l’Évangile,
des semences de vie.
Puisse Marie Elle-même par son influence maternelle disposer
notre cœur pour qu’il soit cette `` bonne terre `` (dont parle Jésus dans la
Parabole du Semeur) qui les accueille, les retient, et leur fait porter du
fruit par la persévérance.
Le Blog de Jackie
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